jeudi 6 novembre 2014

La Top chronique de Juliette - TOP 4 des raisons de continuer sa quête du prince charmant

by Marine
Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il est difficile de trouver l’amour à Berlin. Nous autres célibataires avons tous fait le même constat : dans une ville dont la devise pourrait s’approcher d’un liberté, profiter, berghainité, il n’est pas évident de trouver un être un minimum installé dans sa vie pour s’installer un minimum dans la vôtre.
Des mois que j’entends les mêmes histoires teintées de larmes au goût de tequila. Tous des lâches, tous des cons, tous sexistes, et toutes, nous voilà le cœur vide, si ce n’est amoché, brisé, torturé. Résignées. Il paraît qu’on trouve quand on ne cherche pas. Je commence à croire que nous sommes vraiment bien cachées ! Et pour le coup ça je vous assure qu’on ne cherche plus, on s’enterre pour de bon.

Pourtant j’en connais des couples fusionnels, des jeunes parents comblés, des femmes enceinte rayonnantes, et toutes me tiennent le même discours : ah oui, la vingtaine c’était la merde. L’horreur ! A l’époque j’écrivais encore des lettres d’amour, j’offrais mon cœur dans la minute, bref. Qu’est-ce que j’étais conne à vingt ans. Moi j’aurais du romantique, mais conne passe aussi apparemment.

En éternelle idéaliste cependant, je refuse d’attendre ma trentaine pour avoir le même garçon dans mon lit plus de trois semaines. Et oui, je refuse de déménager à Paris ou autre ville si dépressive que le couple est le meilleur moyen pour ne pas s’emmerder le soir quand on n’a pas de fric pour sortir et pour alléger les charges du loyer.

Voici donc, 4 bonnes raisons de continuer sa quête du prince charmant. Du moins du père de nos enfants. Enfin bref d’un copain qui voudra un peu plus que trois nuits et demi, et de voir la vie du bon côté en attendant.
 

1. Les enchaîner, c’est affiner : tout le monde le sait, plus on avance dans la vie, plus on sait ce qu’on veut. Et bien pour les garçons même logique. Les relations allant, les déceptions s’accumulant, le discours change. On ne dit plus : j’aime les grands blonds, on dit : plus jamais un Allemand, incapable de tendresse et nul en communication. On ne dit plus : oh oui, un mec qui sait jouer de la guitare. On dit : fini les artistes, leur égo de merde, leurs expériences de drogués à la con, leurs crise d’angoisse et leur appart bordélique. On ne dit plus : je saurai que c’est lui tout de suite, ce sera un coup de foudre, la passion au premier regard. On dit : le premier qui est un peu gentil je prends. Bref on affine…


2. Les enchaîner, c’est aussi l’occasion d’apprendre une nouvelle langue. J’ai pris cette année garçon LV3, grâce à mon ami Charles à qui je raconte mes déboires amoureux, et dont les commentaires au départ virulents se retrouvent être désormais une vraie leçon de vie. Le garçon LV3 se pratique en jouant au couple parfait : il s’agit de finir les phrases de l’autre. Sauf qu’il y a une astuce : les finir oui, mais parce qu’on n’a surtout pas envie d’entendre. Et hop, le tour est joué ! Démonstration :
Je sors d’une relation difficile… -> n’y voyez pas « je sors d’une relation difficile et grâce à toi je crois en l’amour à nouveau » non, voyez-y : « je sors d’une relation difficile et mon ex est encore en photo partout dans ma chambre, je rêve de la reconquérir, peut-être en me servant de toi afin de la rendre jalouse. »
Autre exemple :
Je ne veux pas d’une relation sérieuse… -> du moins pas avec toi, parce que dès que je rencontrerai « la bonne », je changerai de discours.
J’ai trop peur de m’engager -> du moins avec toi, parce qu’au fond moi aussi j’aimerais trouver la femme de ma vie et la mère de mes enfants.


3. Plutôt que se cacher, chercher dans de nouvelles activités. Alors bien sûr je ne parle en aucun cas de partir en Azerbaïdjan construire des écoles à ses propres frais et finir avec la tourista derrière un buisson ou une chèvre. Non. On a toutes des copines, pardon je reprends : toutes nos copines maquées nous l’ont dit et nous l’ont répété, c’est quand j’ai arrêté de chercher que ça m’est tombé dessus. C’est cela oui. Alors si comme moi vous en avez marre de vous cacher pour qu’on vous trouve, parce qu’à force de rester cachée vous risquer la déshydratation totale, vous pouvez commencer à lancer les paris les plus improbables, puisqu’apparemment c’est dans l’improbable que Cupidon nous trouve. Rendez-vous au Kit Kat club dans les soirées fétichistes, à une formation de conducteurs de tramway pour la BVG, prenez des cours de langue des signes, bref innovez.


4. Enchaîner, c’est aussi prendre des notes. De ce qu’il faudra à l’avenir éviter de faire. Mon amie Charlotte, la trentaine et enceinte jusqu’au cou m’a dit cette phrase l’autre jour : on ne te dit pas de changer, on te dit de te respecter. Quelques exemples d’application directe, et immédiate bien entendu : arrêter de scruter les heures de connexions whatsapp et facebook de celui qui vous fait poireauter ; ne jamais partir rejoindre un mec à l’étranger pour 400€ de billets d’avion si celui-ci ne vous a pas confirmé avant votre départ, s’il a eu ou non « l’étincelle » ; ne jamais sortir avec un mec ravagé par sa dernière histoire avec son ex lesbienne, qui par ailleurs était le sosie de sa défunte mère ; ne plus faire semblant d’aimer sa façon de faire l’amour en se disant qu’on l’éduquera plus tard, parce qu’il n’y aura clairement pas de plus tard ; ne plus réécrire à ses ex quand on vient de se faire larguer, etc.

Bon, et si on fait tout ça, est-ce qu’on est bon pour une quête de l’amour un peu plus productive me direz-vous ?

NON. Il faut passer le test ultime : C’est le moment de vous lancer dans le quizz du je veux/je ne veux pas ou du possible/impossible. Le meilleur pour cela reste à mon sens les 3 premières saisons de Grey’s Anatomy. Je ne vous reprocherai pas d’accrocher aux amours impossibles de nos protagonistes, mais je vous recommanderai de vous questionner quant à la véracité de ce qui s’y passe. Si au bout de quelques épisodes vous avez envie de les lapider un par un en hurlant que non, dans la vraie vie tous les baisers ne mènent pas à des mariages fidèles où chacun donne tout pour sauver son couple où comble du comble l’amant brûlant est aussi le meilleur ami conciliant, alors vous n’êtes pas prête. Retournez vous cacher au Prince Charles, tequila à la main, cherchant des yeux votre Prince Charmant, et flagellez-vous.

Et est-ce qu’on croit encore à l’amour avec un discours comme ça ?

Ben oui y croit… Bien sûr qu’on y croit !  Parce qu’on sait au fond, oui bien au fond, que ça va nous arriver aussi, parce qu’on n’est plus naïves au point de croire qu’il va débarquer sur son cheval blanc, la mèche rebelle au vent, pour nous emmener dans son château en Espagne, ah oui parce qu’il est riche, beau, intelligent, avec de l’humour, s’y connaît en politique, lit l’actu, adore Maurice Béjart et aller voir la 9e de Bethov’ à la Waldbühne, non, on a arrêté d’y croire. Parce qu’on a affiné, on a fait sa liste, et maintenant on veut juste un appui, une ancre, un mec qui nous fait face, pour construire un chemin à deux, parce qu’on est belles et désirables. Et qu’on n’a pas besoin d’eux, alors en attendant on profitera. Tequila ? Quelqu’un ? Je serai au bar hein.


by Juliette
dessin by Marine

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1 commentaire:

  1. merci les filles! je decouvre qu'à 40 ans passés j'ai encore 20 ans...mais ne désesperez pas entre temps il y a eu de bons moments et deux beaux enfants! ne vous soldez surtout pas! forza!

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