mardi 6 août 2013

#Interview - Marthe, Joseph et Colette du B Projekt

Histoire de faire du réseautage entre gens cool, nous avons rencontré la bande du B Projekt par une belle fin d'après-midi estivale dans un biergarten d'Oranienburger Straße. L'endroit était fort agréable, la bière fraîche et le serveur imbuvable, du genre qui ne comprend pas ce que tu débites à cause de ton accent français mais peut miraculeusement te balancer à la figure « le service n'est pas inclus » dans 45 langues différentes. « Et donc avec la limonade, les glaçons sont en option? » ironise Marthe, membre du trio français à l'origine de ce blog incisif, drôle et ludique. 
 Marthe, Colette et Joseph sont beaux, frais et hyper sympathiques. A la base, ils sont venus à Berlin pour des raisons exagérément comico-pragmatiques: la bière, les clopes, les soirées pas chères, une passion inconditionnelle pour Angela. Et ils y sont restés par amour. Plus sérieusement, ils vivent à Berlin depuis assez longtemps pour s'y sentir comme à la maison, mais raisonnablement pour avoir encore, de leur propre aveux, des milliers de choses à découvrir. Quand nous leurs demandons les raisons d’un blog sur Berlin, après la réponse sarcastique de Colette « on voulait des fringues gratos », les trois reconnaissent que The B Projekt est un échappatoire à la routine. Marthe renchérit : « quand tu as ton job, tes potes, tes lieux préférés, bref ta petite vie, tu as vite fait de t’enfermer dans tes habitudes, même à Berlin. Le blog permet de casser ça, de rester alerte, de se bouger les fesses, de sortir de l'ordinaire ». Pour eux, The B Projekt est un énorme barnum de leurs coups de cœur, leurs coups de gueules et leurs envies. Mais avec tous ces blogs ayant pour sujet la capitale allemande, qu'est ce que le leur a de plus ? Joseph répond sans hésitation : « Robert/Roger. D’ailleurs s'il continue à nous envoyer des perles, on va lui ouvrir une rubrique rien que pour lui, une compilation de ses meilleurs commentaires » (Robert/Roger étant un spécimen de cette espèce néfaste bien trop rependue, communément désignée sous le doux patronyme de „troll“, l'arrogance franchouillarde en plus. Le genre qui vient vous faire chier parce que vous avez oublié un L à Neukölln, et auquel vous avez juste envie de répondre « mais ta vie elle est si merdique que ça pour que tu viennes pourrir mon blog avec tes commentaires débiles ? Le suicide, ça te parle ? ». Mais vous ne le faîtes pas, parce que vos parents vous ont trop bien élevé). Bref, ils aiment Berlin, son aura libertaire. D'ailleurs, à la question bateau « Paris ou Berlin ? », la réponse est unanime: Berlin. Bien sûr, l'amour de la ville n'empêche pas un regard critique; la classe française leurs manque, et ce principe d'exclusion inversée tend à être lassant ("si tu es trop bien habillé en boîte, tu ne rentres pas. C'est comme à Paris, mais en mode clodo"). Mais Berlin tout de même, ses appartements magnifiques, ses ballades à vélo, sa vie souterraine; sans oublier ses serveurs insupportables et ses clopes pas chères.

Joseph

Ton endroit pour faire la fête: GMF et chez Marthe.
Ton restaurant ou café préféré à Berlin: Nothaft Seidel Café, Chez louis (tu reçois un diplôme si tu finis ton Schnitzel)
Le berlinois, bon coup ou connard ? : bon coup, mais il a une barrière vraiment difficile à dépasser. Il est mystérieux, inaccessible, un peu coin, ça fait son charme. Sur le moyen terme du moins.
Le truc le plus fou qui te soit arrivé à Berlin: il n'y a pas si longtemps lors d'une soirée, je me suis retrouvé à discuter avec un prof de psycho. Je me souviens qu'il transpirait énormément ; il m'a proposé un Ecsta, comme si de rien n'était. Et puis je me suis mis à m'entretenir avec un papy israélien. Je lui tapotais la bedaine, c'était surréaliste. Forcément le mec avec lequel j'étais voit ça, pète un câble et trace sa route. J'essaie de le rejoindre, à moitié en pleurs. Je me suis endormi debout devant l'entrée. Je me souviens particulièrement de cette soirée car mes émotions étaient tellement contradictoires et tellement extrêmes. L'ambiance était belle, le jour se levait, les oiseaux gazouillaient, mais moi j'étais au fond du trou. C'était très paradoxale, très étrange. Mais ce n'est peut être pas l'expérience la plus folle... Après tout, deux jours plus tard, ménage à trois!
Ce que tu aimes le moins à Berlin: l'évolution trendy de la ville, la monté des prix.
Ton plan fringues: la rue.
Ton mot allemand préféré:  Schnitzel.
Le mot de la fin :Eichhörnchen .

Colette

Ton endroit pour faire la fête: Katerholzig, et le canapé de chez Marthe.
Ton restaurant ou café préféré à Berlin: Hannibal, à Görlitzer Bahnhof. 
Le berlinois, bon coup ou connard ?: connard. Mais il drague bien (note Die Frenchies: apparemment, on ne côtoie pas les mêmes berlinois. Colette aurait elle trouvé l'exception qui confirme la règle?)
Drogues: c'est un rite de passage obligé plutôt relou si tu n'as pas envie d'y toucher. Elle caractérise Berlin, ce qui est très réducteur : il y a un monde entre Brandenburgertor et le Berghain. La ville a tellement plus à offrir, il y tous ces monuments rescapés de la guerre, ces balades à vélo... C'est un peu dommage que les visiteurs en quête de sensations défoncées se limitent à ça.
Le truc le plus fou qui te soit arrivé à Berlin: mon premier WE ici, je suis allée au Watergate. J'admirais le soleil se lever à 7h du matin, avec un mix transcendant... C'est à ce moment que je suis tombée amoureuse de la ville. Et puis trouver un CDI au bout d'un an.
Ce que tu aimes le moins à Berlin: j'ai l'impression que la ville oublie de plus en plus son histoire culturelle.
Ton plan fringues: Urban Outfitters, c'est mon côté hipster.
Ton mot allemand préféré: Krass, Entschuldigung.
Le mot de la fin: Krass!


Marthe

Ton endroit pour faire la fête: Sysiphos et le Berghain of course. 
Ton restaurant ou café préféré à Berlin: un restaurant allemand à Kreuzberg, le Weltrestaurant Markthalle, et un mexicain à Oranienburgertor, Santa Berlin (note Die Frenchies: Joseph et Marthe nous expliquent qu'il leurs est devenu malheureusement compliqué d'y aller, après qu'ils se soient faits à moitié jeter du restaurant : « On a voulu prendre quelque chose de nouveau, d'exotique, on s'est retrouvé avec un plat sur-épicé. Du coup, en bons français on s'est mis à gueuler, on a même fini dans les cuisines. Et puis finalement, on s'est retrouvé avec des crêpes au fromage, super!").
Le berlinois, bon coup ou connard ? :très bon coup, mais connard.
Le truc le plus fou qui te soit arrivé à Berlin: écouter quotidiennement les histoires de cul de Joseph.
Ce que tu aimes le moins à Berlin:la météo, l'hiver.
Ton plan fringues: les puces de Neukölln.
Ton mot allemand préféré: Los geht's.
Le mot de la fin: Los geht's!

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