Nous avons découvert Morille au détour d'une de nos nombreuses flâneries virtuelles; ses dessins avaient accroché notre œil, ses goûts musicaux nous avaient mis la puce à l'oreille, ses descriptions désabusées mais au combien hilarantes de rendez-vous interculturels manqués avaient mis nos zygomatiques à rude épreuve. Elle a accepté de se plier aux jeux du questionnaire: amoureux des lieux communs sur Berlin la ville-trop-über-cool-de-la-mort ou weirdos non réceptifs à l'humour 36ème degré, passez votre chemin. Les autres, très bonne lecture.
Qui est Morille, en trois
phrases :
Morille est une jeune fille désabusée adepte de l'ultra-violence. Morille aime : les anagrammes, porter beaucoup de bracelets, manger lentement. Morille n'aime pas : les gens qui s'impatientent dans les files d'attente, la Fassbrause, avoir des miettes collées sous la plante des pieds.
Morille est une jeune fille désabusée adepte de l'ultra-violence. Morille aime : les anagrammes, porter beaucoup de bracelets, manger lentement. Morille n'aime pas : les gens qui s'impatientent dans les files d'attente, la Fassbrause, avoir des miettes collées sous la plante des pieds.
Quand as-tu déménagé à
Berlin ?
Connaissais-tu la
ville avant d’y emménager ? J'ai emménagé à Berlin il y a trois
ans, la mort dans l'âme. Je détestais cette ville.
Originellement, pourquoi as-tu
choisi Berlin ?
Je suis venue m'installer à Berlin pour rafler
le chèque de 100€ offert à tous les nouveaux arrivants. Après avoir tout
dépensé en mignonettes de Jägermeister et en photophores Ikea, je me suis
inscrite à la fac.
As-tu immédiatement décidé d’y
rester sur le long terme, ou comme on dit « the city got under your skin » ? Qu’est ce qui t’a poussé
à rester ?
J'ai entamé des études qui durent
quatre ans, je n'avais pas le choix. Ce qui m'a poussée à rester, c'est ma prof
de piano et mon job de rêve (ouvreuse au Friedrichstadtpalast pour 5,50€/h).
Berlin devient toujours plus
« the place to be » :
bonne ou mauvaise nouvelle ? Pourquoi ?
Super bonne nouvelle! Toutes ces hordes de gens qui viennent
s'encanailler ici pour un week-end ou un semestre sont bien trop occupés à
clubber comme des cons au lieu prendre le temps de découvrir la ville, la
gastronomie, la culture (viens me dire en face que le clubbing est une forme de
culture, si tu es un homme). Pour se donner bonne conscience, ils s'instruisent
vite fait sur Google et parfois, sur un malentendu, tombent sur mon blog. Ça
fait gonfler mes stats, donc mon ego, donc je suis contente.
Difficile de choisir, mais que
préfères-tu à Berlin ?
Les brunches interminables, les
saunas, les cimetières, le civisme, les lacs. Ah pardon, il fallait faire un
choix. Bon, alors disons la charcuterie.
Autoportrait |
Le blog Les Histoire véritables et
vraiment très intéressantes d’une française à Berlin
Peux-tu nous présenter ton
blog : quand l’as-tu commencé ? Comment t’es venue l’idée ?
J'ai commencé mon blog il y a deux
ans et demi, parce que je n'avais pas d'amis. Et puis je lisais beaucoup de
blogs mode et je voyais toutes ces filles, Betty, Violette, La Méchante,
Cherryblossomgirl, qui se faisaient payer des voyages en faisant des articles
sponsorisés, ça me faisait rêver, moi aussi je voulais mener cette vie, je
voulais être comme elles. Evidemment, mon blog est un échec sur toute la ligne
puisqu'en presque trois ans d'existence il n'a que 92 likes et que je suis
toujours obligée de cumuler plusieurs petite boulots sous-payés pour financer
mes vacances.
Contrairement à d’autres très
centrés sur des points récurrents comme la mode ou le tourisme, ton blog aborde
une panoplie très large de sujets: était-ce un choix de base, ou le blog a juste évolué de cette
façon ?
C'était un choix de base, les blogs
de tourisme sur Berlin m'emmerdent profondément, ça ne m'intéresse pas de
savoir qu'unetelle a déniché un super petit café dans une arrière-cour de la
Kastanienallee où ils font des frappuccinos au beurre de cacahuète trop trop
bons. Je m'en fous. Donc je ne parle pas de ça.
Tu dessines énormément sur ton
blog ; as-tu pensé à faire de tes histoires quelque chose de plus construit
autour du dessin, comme une bande-dessinée ?
Non, mais s'il y a dans votre lectorat un vieux mécène qui a envie
de me financer une année sabbatique pour faire une BD, qu'il se manifeste.
Comment choisis-tu tes
sujets ? Dans une ville comme Berlin, tu n'as
que l'embarras du choix.
Ce que je vois en sortant de chez moi pour aller
acheter du pain suffit à m'inspirer.
As-tu des « sujets
d’études » favoris, et si oui, lesquels ?
Les gens, tous les gens, dans la rue, les expos, les transports en
commun, les concerts. Mes amis, mes élèves, mes profs.
Quels sont tes projets pour le
blog (nouvelles rubriques…) ?
Migrer sur Wordpress, ajouter
quelques gadgets, faire de la pub, devenir célèbre.
La série « questions
inutiles »
Ton quartier berlinois favori ?
Neu-Hohenschönhausen
Ton plat allemand préféré ?
Le Bienenstich, un gâteau à la crème, au miel et aux amandes
Ton groupe et compositeur allemands
préférés ?
Die Flippers, Beethoven
Ton animal allemand préféré ?
Les frères Klitschko
Ton nightclub préféré ?
Sans originalité, le Berghain
Un conseil pour apprendre
l’allemand ?
Commencer par lire des magazines
comme Bravo ou Popcorn
Un conseil drague auprès du
berlinois ?
Porter du rouge à lèvres et savoir
réciter le Erlenkönig en entier
Ton expression ou mot allemands
préférés ?
du hast ne Meise! (littéralement : tu
as une mésange! ça veut dire : tu es cinglé!)
C’est cool les 25 ans à
Berlin ?
Je te renvoie à mon article du 22mai, mais oui, c'est super cool!
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