dimanche 23 juin 2013

#Interview - What is Berlin for... Morille, Les Histoires Véritables

Nous avons découvert Morille au détour d'une de nos nombreuses flâneries virtuelles; ses dessins avaient accroché notre œil, ses goûts musicaux nous avaient mis la puce à l'oreille, ses descriptions désabusées mais au combien hilarantes de rendez-vous interculturels manqués avaient mis nos zygomatiques à rude épreuve. Elle a accepté de se plier aux jeux du questionnaire: amoureux des lieux communs sur Berlin la ville-trop-über-cool-de-la-mort ou weirdos non réceptifs à l'humour 36ème degré, passez votre chemin. Les autres, très bonne lecture.


Berlin

Qui est Morille, en trois phrases : 
Morille est une jeune fille désabusée adepte de l'ultra-violence. Morille aime : les anagrammes, porter beaucoup de bracelets, manger lentement. Morille n'aime pas :  les gens qui s'impatientent dans les files d'attente, la Fassbrause, avoir des miettes collées sous la plante des pieds.

Quand as-tu déménagé à Berlin ? 
Connaissais-tu la ville avant d’y emménager ? J'ai emménagé à Berlin il y a trois ans, la mort dans l'âme. Je détestais cette ville.

Originellement, pourquoi as-tu choisi Berlin ? 
Je suis venue m'installer à Berlin pour rafler le chèque de 100€ offert à tous les nouveaux arrivants. Après avoir tout dépensé en mignonettes de Jägermeister et en photophores Ikea, je me suis inscrite à la fac.

As-tu immédiatement décidé d’y rester sur le long terme, ou comme on dit « the city got under your skin » ? Qu’est ce qui t’a poussé à rester ? 
J'ai entamé des études qui durent quatre ans, je n'avais pas le choix. Ce qui m'a poussée à rester, c'est ma prof de piano et mon job de rêve (ouvreuse au Friedrichstadtpalast pour 5,50€/h).

Berlin devient toujours plus « the place to be » : bonne ou mauvaise nouvelle ? Pourquoi ? 
Super bonne nouvelle! Toutes ces hordes de gens qui viennent s'encanailler ici pour un week-end ou un semestre sont bien trop occupés à clubber comme des cons au lieu prendre le temps de découvrir la ville, la gastronomie, la culture (viens me dire en face que le clubbing est une forme de culture, si tu es un homme). Pour se donner bonne conscience, ils s'instruisent vite fait sur Google et parfois, sur un malentendu, tombent sur mon blog. Ça fait gonfler mes stats, donc mon ego, donc je suis contente.

Difficile de choisir, mais que préfères-tu à Berlin ? 
Les brunches interminables, les saunas, les cimetières, le civisme, les lacs. Ah pardon, il fallait faire un choix. Bon, alors disons la charcuterie.

Autoportrait

Le blog Les Histoire véritables et vraiment très intéressantes d’une française à Berlin

Peux-tu nous présenter ton blog : quand l’as-tu commencé ? Comment t’es venue l’idée ?  
J'ai commencé mon blog il y a deux ans et demi, parce que je n'avais pas d'amis. Et puis je lisais beaucoup de blogs mode et je voyais toutes ces filles, Betty, Violette, La Méchante, Cherryblossomgirl, qui se faisaient payer des voyages en faisant des articles sponsorisés, ça me faisait rêver, moi aussi je voulais mener cette vie, je voulais être comme elles. Evidemment, mon blog est un échec sur toute la ligne puisqu'en presque trois ans d'existence il n'a que 92 likes et que je suis toujours obligée de cumuler plusieurs petite boulots sous-payés pour financer mes vacances.

Contrairement à d’autres très centrés sur des points récurrents comme la mode ou le tourisme, ton blog aborde une panoplie très large de sujets: était-ce un choix de base, ou le blog a juste évolué de cette façon ? 
C'était un choix de base, les blogs de tourisme sur Berlin m'emmerdent profondément, ça ne m'intéresse pas de savoir qu'unetelle a déniché un super petit café dans une arrière-cour de la Kastanienallee où ils font des frappuccinos au beurre de cacahuète trop trop bons. Je m'en fous. Donc je ne parle pas de ça.

Tu dessines énormément sur ton blog ; as-tu pensé à faire de tes histoires quelque chose de plus construit autour du dessin, comme une bande-dessinée ? 
Non, mais s'il y a dans votre lectorat un vieux mécène qui a envie de me financer une année sabbatique pour faire une BD, qu'il se manifeste.

Comment choisis-tu tes sujets ? Dans une ville comme Berlin, tu n'as que l'embarras du choix. 
Ce que je vois en sortant de chez moi pour aller acheter du pain suffit à m'inspirer.

As-tu des « sujets d’études » favoris, et si oui, lesquels ? 
Les gens, tous les gens, dans la rue, les expos, les transports en commun, les concerts. Mes amis, mes élèves, mes profs.

Quels sont tes projets pour le blog (nouvelles rubriques…) ? 
Migrer sur Wordpress, ajouter quelques gadgets, faire de la pub, devenir célèbre.

La série « questions inutiles »

Ton quartier berlinois favori ? 
Neu-Hohenschönhausen

Ton plat allemand préféré ? 
Le Bienenstich, un gâteau à la crème, au miel et aux amandes

Ton groupe et compositeur allemands préférés ? 
Die Flippers, Beethoven

Ton animal allemand préféré ?
Les frères Klitschko

Ton nightclub préféré ? 
Sans originalité, le Berghain

Un conseil pour apprendre l’allemand ? 
Commencer par lire des magazines comme Bravo ou Popcorn

Un conseil drague auprès du berlinois ? 
Porter du rouge à lèvres et savoir réciter le Erlenkönig en entier

Ton expression ou mot allemands préférés ? 
du hast ne Meise! (littéralement : tu as une mésange! ça veut dire : tu es cinglé!)


C’est cool les 25 ans à Berlin ? 
Je te renvoie à mon article du 22mai, mais oui, c'est super cool!

Retrouvez Morille sur son blog ici, et sur sa page Facebook ici.

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