Berlin était pour moi synonyme de
traumatisme adolescent. Un voyage chiant, froid, une langue barbare, dure.
Aussi, le scepticisme était de mise quand mon amie Flavia a choisi de s’y
installer pour un an – scepticisme vite transformé en constat sans appel :
il fallait que j’aille la voir, et vite. C’est donc pleine d’appréhensions et
de vagues relents de snobisme parisien que j’ai débarqué un mercredi matin de
novembre à l’aéroport, direction Berlin.
On m’avait
prévenue qu’il risquait de faire froid, j’avais donc prévu en conséquence
manteaux, collants et tout le tintouin. Déception à l’arrivée, en fait, c’était
comme à Paris – gris, pas très chaud, un peu triste. Un réseau de transports
étonnamment efficace (petite déformation professionnelle, vous excuserez),
bref, une arrivée encore sur mes gardes, sur le mode « j’attends de
voir » - de voir ce que cette ville avait de si exceptionnel pour que tous
ceux qui y étaient passés m’en parlent avec des étoiles dans les yeux et des
trémolos dans la voix (ou à peu près). Un peu comme quand on se teste, on se
jauge au début d’une histoire, quand on ne sait pas trop ce qu’on a à nous
offrir en face, mais qu’on pense très fort « impressionne moi ».
Et en fait, j’ai
adoré. Quatre jours à me promener, à découvrir la ville, ses différents
quartiers, des endroits improbables mais tellement chaleureux. Petit coup
de cœur pour l’est et les chouettes quartiers de Kreuzberg, Prenzlauer Berg… Je
me suis surprise à parler moi aussi avec des accents amoureux de ce brunch
sublime au café 1900, à combler mon côté bobo dans un bus-resto bio et arty de
Wedding (au passage, tout à Berlin semble être bio et arty, ce qui n’est pas
sans étonner, mais donne un mélange plutôt cool), à me ravir du fait d’avoir
des meubles accrochés à l’envers au plafond au-dessus de ma tête dans un bar
improbable, Madame Claude, où chacun payait ce qu’il voulait pour entrer.
Petit écart
trivial à ce sujet : je sais qu’entre gens bien, on ne parle pas d’argent.
Mais qu’est-ce que c’est agréable de ne pas devoir sortir un billet de 10 pour
prendre une pinte ou plus cher encore pour passer une soirée sympa !
Parenthèse refermée, mais c’est à retenir, parce que ça compte, quand on y est.
Surtout, c’est
une ville certes marquée par l’histoire, les bouts du mur qu’on retrouve dans
différents coins de la ville, le mémorial de la shoah, l’architecture des
bâtiments en témoignent d’eux-mêmes, certes, mais c’est aussi une ville
tellement moderne. Ça a un côté ineffable, mais on s’y sent bien, sans trop
savoir pourquoi. Les endroits dans lesquels on rentre ressemblent souvent
exactement à ce qu’on souhaitait trouvait derrière la porte, avec une note
décalée à laquelle on prend très vite goût. Pas une ville musée, donc, une
ville qui bouge, qui vit, qui danse, qui rit.
Text by:
Hannah, pétillant étudiante, brillante chargée de com', dévoreuse de livres et
de sushis.
Her blog:
www.lateam.fr
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