Petit club situé à Kreuzberg dans
les alentours de la station Mehringdamm. Bien que proche de la très
branchouille Bergmastrasse, l'endroit n’a pour autant rien de l'antre de hipsters ou de touristes en mal de sensations fortes ; peu mainstream, le Gretchen se préfère comme un repère où pleuvent les
décibels, pour le plus grand plaisir des aficionados.
Inconvénients : un public un
peu chavy (voir bien beauf, mais nous ne voulions pas être méchants), démultiplié si vous allez voir un DJ français (qui dit DJ
français, dit audience française. Même si vous y avez vécu d’incontestablement bons moments musicaux,
répondez honnêtement à cette interrogation: avez-vous déjà achevé l'exploit de passer trois heures au Social Club sans frapper quelqu’un ?
Non ? Bah il n’y a aucune raison que vous y parveniez à Berlin).
Avantages : son côté taverne trashy, tout en restant véritablement stylé et classe (rendez-vous à un des événements Yellow Lounge, vous comprendrez). Architecturalement,
le club, soutenu par alcôves et piliers dénotant agréablement avec le ton général, est assez vaste pour ne pas se sentir oppressé et assez petit pour proposer
une atmosphère intimiste et calfeutrée. Au contraire de beaucoup de boites berlinoises
misant sur la « sociabilisation » de ses clients, le Gretchen se
consacre principalement à la musique : peu d’espaces assis - mais néanmoins extrêmement confortables - et un soundsystem proprement hallucinant. Le lieu propose généralement
une programmation tournée vers une musique moins évidente, plus industrielle,
violente et burnée que le club moyen - quand ce n'est pas un concert de classique -.
Pour exemple, en guise cadeau de
Noël le club proposait le 29 décembre dernier l'une des - jolies - figures de proue de l’hydre « French
Touch », Brodinski. Si vous l’aviez loupé au bercail, il était temps de
vous rattraper; le Gretchen offre ce genre de petit bijou. Pas la peine de
déblatérer sur la personne (ça, ce sera pour vos moments entre filles où, pendant
une mini pause Jägermeister l’ensemble de vos neurones plancheront sur ce dilemme existentiel : « tu crois que si je lui saute dessus
on va se faire virer du club ? »), mais il est ironiquement
intéressant qu’un DJ français reprenne aussi superbement en main, pour une
soirée, le flambeau de l’électro underground berlinois. Le son énorme du
Gretchen convient parfaitement à cette démonstration de force débordante d’énergie
et de décibels. Trois heures permutant entre une techno nerveuse, des bits
turbo assénés sans relâche, et même des moments dubby et hip-hop, sales et sensuels comme nous les aimons. Jouissif – voir cathartique si vous avez eu à vous coltiner de la minimal
toute la semaine précédente –.
People to see : BRODINSKI
People to see : BRODINSKI
Little club in Kreuzberg, next to the Mehringdamm station. Despite its closeness with the fancy Bergmanstrasse, the place is nothing like a hipster, tourists club, but more like a tavern dedicated to very noisy and heavy music.
Disadvantages: the audience might be a bit chavy (not to say really redneck). Multiply this reality if the DJ is French (a French DJ logically attracts a French audience. Answer honestly: have you ever managed to spend three hours at the Social Club without punching someone? No? Well, Berlin will be no exception).
Advantages: its trashy but really stylish nature. The club is architecturally big enough not for anyone to feel cramped and little enough to create an intimate atmosphere. Where a lot of Berlin nightclubs choose to encourage the socialization of their clients, the Gretchen is mostly about music: only few sits, and a really impressive sound system. The club generally offers an excellent lineup, preferring a more industrial, violent and “mannish” music than anywhere else.
For instance, as a late Christmas gift, last December 29th the club invited the leader of “the French Touch” movement, Brodinski, to showcase his skills. For those who missed him in France, it was time to catch up. No need to talk too much about the person (keep this for your girly moments, when, a Jäggerbomb in your hand, all your neurons will focus on this one existential question: “do you think that if I jump on him, we’re gonna be kicked out of the club?”), but ironically, it is interesting that a French DJ takes up, for one night, the torch of the underground Berlin electronic music. The impressive sound of the club matches perfectly this demonstrative display of power overflowing with energy and decibels. Three hours changing between nervous techno, turbo beats relentlessly played, and even dirty and sensual dubby/hip hop moments. Highly enjoyable – even cathartic, especially if all you listened to the last weeks was minimal techno –.
C'est marrant, j'y ai vu Gesaffelstein en février et je me suis posé la même question sur le fait de lui sauter dessus ;)
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